dimanche 1 novembre 2015

L'Auberge sanglante

Un jeu de Nicolas Robert
illustré par Weberson Santiago
édité par Pearl Games
2015



Nombre de joueurs : Pour 1 à 4 joueurs

Age : 14 ans et +

Durée d'une partie : env. 60 minutes

Mécanismes :
  • Combinaisons
  • Management, choix de cartes
Le thème :
Faits divers

But du jeu :
Les joueurs incarnent les membres d'une famille d'aubergistes cupides dans laquelle c’est chacun pour soi ! En fin de partie les comptes seront faits : le plus riche des aubergistes sera proclamé grand vainqueur !

Descriptif éditeur :
1831, dans un coin reculé de l’Ardèche, le petit village de Peyrebeille voit le passage de nombreux voyageurs... 
Une famille de cupides paysans du cru est bien décidée à faire fortune et a mis au point un stratagème diabolique pour parvenir à ses fins : investir dans une auberge pour détrousser ses clients et s’enrichir sans éveiller les soupçons des forces de l’ordre ! Que leur plan se déroule comme prévu ou non, une chose est certaine : tous les clients ne sortiront pas vivants de cette auberge...

Ce que j’en pense :
L'auberge sanglante rappelle un fait divers macabre qui s'est déroulé autour des années 1830 dans la montagne ardéchoise. La triste affaire s'est terminée misérablement par la condamnation à mort de deux aubergistes cupides et de leur valet, accusés de vols et d'assassinat. Au terme du procès et d'un voyage qui s'est déroulé dans une ambiance excessivement malsaine, les trois personnes ont été guillotinées en public dans la cour de leur auberge.

Dans l'auberge sanglante, chaque joueur incarne un des membres de la famille des aubergistes qui va tenter par différents moyens (dont le meurtre) de s'enrichir plus que les autres.
Chaque partie comporte deux manches divisées en tours de jeu.
Chaque tour de jeu s'effectue en trois phases.

Phase 1 : le soir - C'est l'accueil des voyageurs (cartes personnages piochées et placées dans les chambres de l'auberge).

Phase 2 : la nuit - Les joueurs vont devoir effectuer deux actions parmi lesquelles :

  • corrompre un client : prendre en main une des cartes client de l'auberge, qui devient alors un comparse.
  • construire une dépendance : poser devant soi une des cartes de sa main qui devient une dépendance de l'auberge agrémenté d'un effet immédiat ou permanent.
  • tuer un client : poser devant soi une des cartes client de l'auberge sur sa face "mort".
  • enterrer un cadavre : placer un de ses cadavres dans une dépendance libre (appartenant à soi ou à un autre joueur) et en profiter pour détrousser le mort et empocher son argent.
  • passer : échanger une partie de sa monnaie (dont le maximum est de 40 Francs) contre des chèque de 10 F. Cela permet de "blanchir" son argent.


Phase 3 : le matin - Divisée en 3 étapes.

  • l'enquête des forces de police : les joueurs ayant au moins un cadavre non enterré en présence de forces de l'ordre devra payer 10 F par cadavre.
  • le départ des voyageurs : les cartes voyageur encore dans l'auberge sont défaussées.
  • le paiement des salaires : pour chaque comparse encore en main, les joueurs devront payer 1 F.


Lorsque le paquet de cartes est entièrement défaussé, on les mélange et on entame la deuxième manche. Au terme de celle-ci, le joueur le plus riche sera le vainqueur.
Les cartes appartiennent à différentes familles (six), dont certaines auront une aptitude particulière utile à la réalisation d'une action et seront remises en main (au lieu d'être défaussées) dans ce cas précis.

Si L'auberge sanglante met en oeuvre des mécanismes connus - payer des cartes pour faire une action - il sera nécessaire de faire quelques parties d'initiation avant de bien maîtriser toutes les interactions et combinaisons possibles entre les cartes.
Car on s'apercevra bien vite que deux actions à chaque tour, c'est très peu. Il faudra donc optimiser ses coups pour éviter d'être débordé et de subir le jeu.
Malgré la simplicité relative de la règle et une dose d'opportunisme non négligeable, l'auberge sanglante offre une profondeur de jeu et une richesse tactique certaines qui, sans rendre les parties trop calculatoires, amèneront tout de même les joueurs (non débutants) à prévoir quelques coups à l'avance. Cependant, le faible nombre des actions possibles rendra le jeu fluide, voire rapide pour des joueurs expérimentés, avec des tours s'enchaînant sans temps mort. Le jeu se bonifiant au fur et à mesure des parties, on n'hésitera pas à en recommencer une autre.

Une fois encore, Pearl Games nous surprend, cette fois-ci avec un jeu dont la politique éditoriale et le choix graphique (glauque mais collant parfaitement au thème), peuvent être dérangeant. Mais pour peu que l'on passe outre ces détails et que l'on s'intéresse à l'aspect ludique, on se retrouvera devant un jeu au thème fort et présent, aux mécanismes fluides, aux parties tendues et, au final, nous apportant un plaisir de jouer indéniable.

A noter :
Le thème du jeu nécessitera de bien choisir ses adversaires. Ce n'est pas un jeu à mettre entre toutes les mains.
Un excellent film de 1951, intitulé L'Auberge rouge illustre le fait divers. Ne ratez pas l'occasion de le voir. L'acteur Fernandel y est magnifique.

Ce jeu s’adresse :
Joueurs confirmés.

Les points positifs :
Parties rapides et tendues une fois le jeu bien maîtrisé,
Un thème fort et présent, servi par des illustrations glauques à souhait et des mécanismes précis.

Réserves :
Thème immoral,
Quelques parties nécessaires avant de bien maîtriser les choix de combinaisons.

Matériel :
Un plateau de jeu représentant l'auberge et des tuiles et jetons en carton épais. Des disques en bois. Un peu plus de 80 cartes de bonne qualité, aux illustrations collant parfaitement au thème.




La fiche du jeu L'auberge sanglante sur le site de l'Association philÔjeux.

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